28/12/2023

Mon premier accouchement 7 jours après terme !

 

Après l'article sur l'annonce de ma grossesse et les deux premiers trimestres, voici celui très intime où je vous raconte mon troisième trimestre et surtout mon accouchement. C'est le récit d'une rencontre très attendue avec notre petite fille, qui a choisi de naitre sept jours après le terme.

Mon accouchement: 

Pendant la grossesse ce qui m'a vraiment aidée à me préparer ce sont ces nombreux récits d'accouchement que j'ai lu. A mon tour de vous livrer le mien. Je fais démarrer ce récit quelques jours avant le terme, fixé 9 mois plus tôt au 12 mars.
Dans ma famille on est du genre à accoucher à terme aussi je ne me voyais pas accoucher en avance. Mais pourtant j'ai commencé à recevoir messages et appels de proches et moins proches bien avant le terme en mode " alors toujours pas ?". Bizarrement j'ai trouvé ça assez oppressant et si c'était à refaire je ne donnerai pas ma date de terme.
Avec son papa nous étions super sereins et chaque jour qui passait nous permettait de valider des choses supplémentaires : base isofix enfin trouvée sur le bon coin, fibre installée à la maison, date d'anniversaire de la cousine passé (ouf!), guirlande reçue pour la chambre, déco accrochée etc. On en plaisantait entre nous "ah ben voilà, Babychoue attendait la fibre, c'est bien la fille de sa mère !😅
Passé le terme je savais que j'aurais une surveillance plus rapprochée avec monitoring pour surveiller le cœur de bébé et les contractions tous les deux jours.
J'étais confiante je la sentais bouger à fond tous les jours en moi, il y avait plein de liquide encore pour elle. J'avais la forme.
J'ai eu des contractions peu douloureuses de plus en plus rapprochées donc les nuits sont devenues difficiles à partir de 15 jours avant l'accouchement : 6 ou 7 réveils par nuit au début et des réveils toutes les 15 minutes à partir de 4 jours avant l'accouchement : de vraies nuits blanches qui m'ont clairement épuisée. J'ai commencé le lundi 15 au soir par 2h de "faux travail" c'est à dire des contractions douloureuses mais supportables toutes les 8 min environ. On a téléchargé une appli pour chronométrer. J'ai pris spasfon doliprane et bain, et c'est passé. "Faux travail", une expression vraiment pas cool pour de vraies douleurs. La sage femme qui me suit depuis le début trouve mon col un peu ramolli et effacé même si encore fermé. Ça a donc travaillé un peu. Je m'accroche à cette idée et continue toutes les méthodes naturelles pour accélérer.

Tisane de framboisier, dattes, épices, marche, ballon, route sinueuses, méthode italienne, etc. Je faisais surtout confiance à mon bébé qui choisirait sa date quand elle serait prête. A J+6 je risquais d'être déclenchée et cela commença à me faire peur au 5eme jour. Cela compromettait complètement mon projet de naissance naturelle. Je me renseignais sur les différentes techniques de déclenchement plus ou moins invasives / chimiques.



Le mercredi soir à J+4 j'ai obtenu en urgence un rdv chez un acupuncteur pour tenter le tout pour le tout. Un moment un peu ubuesque dans un cabinet hors du temps, ou j'ai découverts des points sur mon corps. Les contractions étaient de plus e. plus rapprochées mais toujours au dessus de la barre des 8 min. A j+5 après 2 nuits blanches nous sommes retournés faire un monito et voir le gyneco de garde de la clinique pour un décollement des membranes. J'etais OK pour cette technique souvent efficace. Le problème c'est que mon col était toujours fermé et que le gynécologue a du forcer le passage. C'était atrocement douloureux mais rapide. Nous sommes rentrés à la maison (on pouvait rester à la clinique après mais comme on vit à 5 min je me sentais plus sereine d'être chez nous pour attendre bébé). A la maison les contractions se sont intensifiées et sont devenues ultra douloureuses et rapprochées. Toutes les 5 minutes. J'ai pris Spasfon doliprane et bain mais ce n'est pas passé pendant plus de 2h, enfin ! La douleur s'est mise à me faire vomir. Il était 19h et nous avons décidé de partir à la clinique.

Mon homme avait repéré des points d'acupression dans le dos pour me soulager et il s'appliquait à les faire et cela m'aidait vraiment. La douleur était super intense. Je vomissait et perdait aussi du sang depuis quelques jours. Arrivés à la clinique on m'a mis sous monitoring pour constater les contractions toutes les 3 minutes et le cœur de Babychoue qui va toujours très bien malgré la douleur de sa maman. On m'installe en chambre et me recommande une douche sur le ballon avec toujours le papa qui m'appuie dans le dos. On me donne aussi des antalgiques pour me soulager, je ne suis toujours pas ouverte ! Les antalgiques ne fonctionnent pas puisque je ne fais que vomir. Je ne hurle pas mais je me cramponne à mon homme toute la nuit, lui signalant la montée de chaque vague pour qu'il m'appuie sur le dos. Son soutien est si précieux je ne sais comment j'aurais fait sans lui pour cette nuit là plus longue de ma vie. La douleur est atroce mais je me dis que chaque contraction me rapproche de notre bébé. Son papa me dit des mots d'amour, il reste extrêmement calme alors qu'il 1 des crampes aux doigts à force d'appuyer. La sage-femme vient régulièrement nous voir et tenter différentes approches anti douleurs sans succès. Elle est très douce. Je suis épuisée. Après 3 nuits blanches, je n'ai pas mangé depuis midi et on est au petit matin. Ils me posent finalement un dérivé de morphine pour calmer ces douleurs peu efficaces et que je puisse dormir. Miracle cela fonctionne en intraveineuse et je dors, les contractions sont moins douloureuses. J'en suis déjà à 12 heures de travail à la clinique. Sans manger et quasi sans dormir. Je ne suis pas allée en salle nature ce qui était mon projet. Je suis vraiment au bout de ma vie et je m'abandonne au corps médical. Le Nubain (dérivé de morphine) ne fait plus effet et j'en redemande (ah, la drogue!) Mais on me dit qu'il ne faut pas abuser que cela reste peu recommandé. Ils me disent que je suis trop fatiguée au petit matin et qu'il va falloir envisager une péridurale. A ce moment là moi qui voulait tout contrôler je me rend compte que je n'aurais pas la force. Le col est à peine ouvert à 1. Je me fais une raison et accepte de faire confiance. On me propose de reprendre une douche, me préparer, de manger pour le papa puis d'aller en salle de travail dans la matinée pour la pause de la péridurale.

 Nous voilà donc à J+5 après une nuit entière d'atroces contractions toutes les 3 minutes à la clinique et 3 jours de contractions douloureuses et rapprochées à la maison. Je n'ai donc pas dormi depuis 3 jours à part quelques tranches de 10 minutes, et pas mangé depuis 24h. Je suis dans un sale état et on vient de m'annoncer qu'on allait venir me poser la péridurale. Ce n'était pas mon projet, je voulais tellement un accouchement naturel et physiologique, en salle nature, sans péri. Je m'y étais tant préparée ! Mais je suis à bout de force et le col ne s'ouvre quasiment pas, après tant de travail et de douleur, je ne suis qu'à "un petit un". Et encore je sens que la sage-femme m'a dit ça pour m'encourager On nous dit de prendre notre temps, que je peux prendre une douche et que dès que je suis prête je peux aller en salle de travail. J'ai encore les contractions ultra douloureuses toutes les 5 minutes environ, parfois moins, et mon homme continue de me soulager avec ses points d'acupression. Vers 9h ou 10h, nous sommes en salle de travail et on me dit qu'on va venir. J'ai si mal. Mais je vais bientôt avoir la péri et honnêtement je n'émet aucune opposition, je me laisse bercer. Je sens aussi mon homme soulagé de savoir que bientôt j'aurais sans doute moins mal.

Bon, je ne vais pas vous raconter en détail mais la péri ne m'a été posée qu'à 13h. Pendant plus de 3h nous avons attendu en salle de travail. Pas de chance pour moi, il y a eu un genre d'embouteillage de naissances ce matin là et tout le monde était débordé, que ce soit la gynécologue de garde ou les adorables sage-femme. Car elles le sont toutes. Ces heures nous ont semblé interminables. J'étais debout, accroupie, cramponnée à mon homme, je tentais toutes les positions dans l'espoir de faire avancer le travail et d'aider bébé à descendre. Chaque ouverture de porte me donnait de l'espoir mais il fallait encore attendre. Je sentais l'équipe vraiment désolée Avec mon homme on s'impatientait (surtout lui ! ) et moi je subissais cette attente interminable de mon bébé. Alors je lui parlais, "viens ma chérie nous t'attendons, tu vas voir le monde et beau et ton papa et ta maman t'aiment très fort ". Tout ce moment me semble vague et flou, la douleur m'a fait faire pas mal de Black out de mon accouchement, sans parler des vomissements etc. A 13h l'anesthésiste est là et on fait sortir le papa. Ce n'est pas un moment agréable mais cela se passe bien et très vite, je sens mon corps endormi et moins douloureux. C'est une sensation très bizarre. Mais j'accueille cette péridurale comme une bénédiction. Même si intérieurement je me questionne " pourquoi moi je n'ai pas réussi à accoucher sans ? Pourquoi c'est si long? Est-ce parce que j'intellectualise trop ?". J'essaye d'être bienveillante avec moi-même, je fais de mon mieux. Je repense à toutes les positions pour aider bébé à descendre et les sages-femmes et mon homme m'aident à me tourner sur les côtés, à me mettre à quatre pattes. Ma jambe droite est si lourde je ne peux la soulever. On me dit de me reposer mais sérieusement qui peut dormir avec des branchements et des bruits partout ? Le pire c'est le bracelet pour ma tension qui se gonfle toutes les dix minutes. On m'a aussi mis une perf d'eau sucrée pour m'aider à reprendre des forces. Elle servira aussi à me donner de l'ocytocine de synthèse, toujours pour accélérer le travail. 

J'ai le droit de boire heureusement de l'eau ou du jus de pomme. On me fait aussi un test PCR. Mon premier en un an ! Franchement rien de bien gênant. Le col est toujours aussi peu ouvert malgré les belles contractions qu'on peut voir sur le monitoring. Babychoue va super bien et bouge à fond, je n'ai pas peur pour elle, la sentir bouger me rassure, et on me dit qu'elle est toujours en pleine forme. En fin d'après midi je suis à 3 ou 4, ça avance ! On m'a aussi injecté de l'ocytocine pour accélérer. J'avais bien noté dans mon projet de naissance que je souhaitais éviter mais une fois de plus on ne peut pas tout maitriser. En début de soirée vers je crois 21h on me propose de dormir et cette fois on me retire le bracelet de tension ! Hourra ! Je dors 2 heures. 

Ce sont grâce à ces 2h de sommeil que je vais reprendre des forces pour donner naissance à ma petite fille. Le papa peut aller manger mon plateau en chambre, comme ça pas de gachis. Vers 23h je me réveille, je suis à 7. Dormir à vraiment aidé le travail ! Je repense aux mots de ma maman qui m'avait dit que contrairement à beaucoup de femmes, chez elle, c'était la péridurale et la détente qui avaient à chaque fois accéléré un travail jusque là peu efficace.  On envoie mon homme se reposer car cela risque de durer encore longtemps. Je comprends que ma fille ne naîtra sans doute pas le 18 mais plutôt le 19, à J+7 ! Elle se fait attendre mais de toute façon elle finira bien par sortir, j'espère de tout mon cœur que ce sera par voie basse.  La sage femme appelle la gynéco pour faire un point. Elle est inquiète car en me mettant sur le côté droit le cœur de bebe a ralenti, je l'entends parler de césarienne et je suis terrifiée. "Tout sauf ça " je pense intérieurement ! Je veux tellement ne pas reproduire ma naissance, aînée de ma maman, en césarienne aussi. Mais le cœur revient à la normale quand je repasse à gauche, ouf ! 15 minutes après ce col à 7 je suis à dilatation complète ! Dingue !! Elle court chercher mon mari, car j'ai déjà envie de pousser. Il est minuit. Je n'ai pas remis de péridurale depuis 2 ou 3h donc je sens bien ces contractions et envies de pousser ! Tant mieux, car au départ je ne voulais pas la péridurale pour bien sentir la naissance. Mais je me retiens j'attends mon amoureux ! Il est là déjà, notre chambre étant la première du couloir. Nous avons tous les deux refait un test Covid en cas de césarienne et ils sont négatifs. Je ne porte donc pas le masque. Et là c'est la poussée. C'est parti ! Je suis plus motivée que jamais ! Moi qui disais que je ne voulais pas accoucher en position gynéco c'est ce qui se passe, j'ai les pieds dans les étriers, et on a relevé des poignées vers mes bras un peu en mode rameur et il faut que je lève les coudes et tire dessus à chaque poussée. J'en aurais de grosses courbatures après !! La poussée durera 40 minutes mais je n'ai pas vu le temps passer ! Il y a eu 7 ou 8 poussées je crois, je n'ai pas compté. C'était pas un moment agréable mais j'étais si heureuse d'arriver à la fin de ce marathon, je pensais tellement fort à ma petite fille. Rien que de l'écrire j'en ai les larmes aux yeux. A l'avant dernière poussée la gynéco à sorti une petite ventouse pour aider. J'étais vraiment pas contente car j'avais peur d'avoir mal mais surtout que cela blesse mon bébé mais j'étais incapable de verbaliser et je me suis laissée faire. Je pensais " fais confiance". J'avais mon chéri à ma droite à me guider de sa voix douce et assurée, à ma gauche une sage femme super gentille aussi...Et en face la gynécologue qui me guidait aussi avec enthousiasme ! Elle criait "Oh oui ! Oh oui " ! Comme en plein orgasme je me suis tapée un fou rire intérieur 😅.

Elle m'a dit "la tête est là" et m'a proposé de toucher. J'ai senti la petite tête pleine de cheveux de mon petit cœur quelle émotion ! Et la minute d'après tu étais là posée sur moi après une dernière contraction où j'ai tout donné. Quelle émotion de dingue !! Tellement puissant ! La contraction suivante j'ai sorti un magnifique placenta sans grande difficulté. J'ai voulu le voir on aurait dit un bel arbre de vie. Mon homme a dit " quel beau steak" ou un truc comme ça 😅. J'étais tellement heureuse avec ma fille sur moi, cramponnée à mon sein qu'elle a vite téter, à regarder mon homme que j'aime si fort et elle, ce bébé tout juste sortir de mes entrailles, après 9 mois passés à grandir en moi. Quel aventure de folie. Je me sentais si fière et si heureuse !! Elle est si belle avec tous ses cheveux et sa peau parfaite, sans le moindre vernix. Il est 1h du matin, le 19 novembre, jour de la Saint Joseph, patron des familles. Quel beau signe pour commencer notre famille, c'est pour ça que tu voulais attendre, petit trésor ? Nous sommes restés encore quelques instants en salle de travail à savourer notre bonheur (ce temps m'a semble si court mais c'était apparemment 2h) puis nous sommes revenus en chambre. J'étais sur le fauteuil avec ma fille dans les bras, fière comme Artaban dans le couloir de la clinique jusque la chambre, suivie de mon homme et de nos affaires. J'ai pu de suite me lever car je n'avais quasi plus de péridurale depuis le début de soirée. je ne cessais d'admirer ma fille dans son berceau. Un petit groupe de sages-femmes et puéricultrices a débarqué dans la chambre surexcitées, pour admirer la petite et prendre soin de moi. Je n'avais qu'une envie : manger !! Elles m'ont apporté un plateau repas que j'ai dévoré ! Tous ces moments très flous mais très heureux sont gravés en moi et malgré un accouchement long, très long, très douloureux et ...ne ressemblant en rien à ce que j'avais espéré, je crois que tout est question de regard car j'en garde un très bon souvenir, celui de ma rencontre avec notre babychoue d'amour, celui du début de notre famille, celui où je suis devenue une maman. Merci de m'avoir lue. ❤️








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci de vos petits mots qui me font bien plaisir et me laissent un trace de votre passage!